Tout savoir sur le portage salarial : Cadre juridique, avantages et limites
- T2F-RH
- 27 juin
- 3 min de lecture
Le portage salarial constitue une solution originale pour les professionnels autonomes souhaitant conjuguer liberté d'exercice et protection sociale. Ce statut juridique encadré par le Code du travail permet à un travailleur indépendant de bénéficier du statut de salarié tout en exerçant une activité en toute indépendance.
1) Un cadre légal clairement défini
Le portage salarial repose sur une ordonnance du 2 avril 2015, intégrée au Code du travail (articles L1254-1 à L1254-31). La convention collective de branche du 22 mars 2017 est venue en préciser les modalités. Ce statut concerne principalement les prestations intellectuelles : conseil, formation, informatique, etc.
2) Fonctionnement : Une relation tripartite
Le portage salarial implique trois parties :
Le salarié porté, qui réalise une mission pour le compte d'un client ;
L'entreprise cliente, qui sollicite une prestation ;
La société de portage, qui embauche le professionnel et gère les aspects administratifs.
Cette société signe un contrat commercial avec le client et un contrat de travail (CDD ou CDI) avec le salarié porté.
3) Un statut avantageux mais réglementé
Le portage permet de bénéficier de la protection sociale des salariés (assurance maladie, retraite, assurance chômage), tout en conservant une grande autonomie dans la gestion de son activité. Toutefois, il est réservé aux professionnels justifiant d'un niveau de qualification suffisant et de missions facturées à un certain seuil (souvent autour de 250 € HT par jour).

4) Coûts et limites
La société de portage prélève des frais de gestion, compris entre 5 et 15 % du chiffre d'affaires HT. Des charges sociales s'appliquent également. Au final, le revenu net représente généralement entre 45 et 55 % du chiffre d'affaires facturé. Par ailleurs, certaines activités manuelles ou commerciales sont exclues du dispositif.
5) Comparaison avec d'autres statuts
Par rapport à l'auto-entrepreneuriat, le portage salarial offre une meilleure protection sociale mais une rentabilité nette plus faible. Il convient bien aux experts ou consultants souhaitant éviter la création d'une structure juridique et limiter les risques.
6) Une solution adaptée à certains secteurs
Les domaines du numérique, de la formation, du conseil ou du management de transition sont particulièrement friands de ce statut. Il permet de répondre à une demande de flexibilité croissante sur le marché du travail.
Conclusion
Le portage salarial constitue une voie intéressante pour les professionnels autonomes en quête de sécurité. Ni totalement salarié, ni tout à fait indépendant, le porté bénéficie d'un cadre juridique stable tout en gardant la main sur son activité. Encore méconnu, ce statut mérite l'attention des actifs en reconversion ou des entreprises en quête de compétences extérieures.
FAQ
Quelle est la différence entre portage salarial et intérim ?
L'intérim repose sur un contrat tripartite, mais à l'initiative de l'entreprise, pour des besoins souvent urgents. Le portage est initié par le professionnel, pour des missions ponctuelles ou récurrentes.
Peut-on cumuler portage salarial et auto-entreprise ?
Oui, mais les activités exercées doivent être distinctes. Il convient de vérifier les implications fiscales et sociales.
Le portage est-il rentable ?
Malgré les frais, il offre une sécurité souvent préférée par certains indépendants. Tout dépend du niveau de chiffre d'affaires.
Y a-t-il des secteurs où le portage est interdit ?
Oui, certaines professions réglementées ou relevant d'activités commerciales sont exclues.
Quels sont les droits d'un salarié porté ?
Il dispose des mêmes droits qu'un salarié classique : congés payés, retraite, assurance maladie, chômage.